Les leptospires se protègent pour survivre dans l’environnement.

 L’Unité de Recherche et d’Expertise sur la Leptospirose de l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie vient de publier un article détaillant la capacité de la bactérie à résister à une grande variété de stress environnementaux en formant un biofilm. Leur travail fournit enfin des éléments pouvant expliquer la persistance de L. interrogans dans l’environnement et indique que la Leptospirose est une maladie environnementale menaçante pour la santé humaine.

La leptospirose humaine est une zoonose ré-émergente et préoccupante dans les régions intertropicales. La plupart des cas de Leptospirose humaine font suite à une exposition environnementale. L’Unité de Recherche et d’Expertise sur la Leptospirose dirigée par Cyrille Goarant à L’institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie associée à plusieurs équipes internationales, dont l’unité de Biologie des Spirochètes de l’Institut Pasteur à Paris, dirigée par Mathieu Picardeau, ont étudié la formation de biofilm bactérien et sa contribution à la persistance de leptospires virulents dans l’environnement.

Les chercheurs ont notamment mis en évidence que de par son organisation polarisée et structurée, ce biofilm assure avec succès des conditions compatibles à la survie des bactéries.

Leurs travaux ont aussi permis de comprendre comment la voie de régulation du C-di-GMP est impliquée dans le contrôle de la formation du biofilm chez ces bactéries. Enfin, en modulant la voie de synthèse du C-di-GMP les chercheurs ont pu manipuler la production du biofilm et démontrer son rôle protecteur sur les bactéries qu’il renferme lorsqu’il est exposé à des agressions simulant des stress environnementaux.

Jusqu’à présent, aucune forme de résistance n’était connue pour cette bactérie qui est pourtant très abondante dans l’environnement. La caractérisation de ce biofilm bactérien pourrait donc expliquer la persistance de Leptospires viables et virulents après de longues périodes de temps dans l’environnement et ainsi infecter un mammifère réservoir, mais aussi des humains. L’organisation en biofilm pourrait ainsi être le maillon manquant du cycle de cette zoonose d’origine environnementale.

 

 

http://NPJ Biofilms Microbiomes . 2020 Jun 12;6(1):24. doi: 10.1038/s41522-020-0134-1.