Comprendre les interactions entre Wolbachia et le microbiote des moustiques (Projet MINT)

MINT est un projet de recherche mené par l’Institut Pasteur Nouvelle-Calédonie. Ce projet vise à étudier les interactions entre Wolbachia et le microbiote des moustiques et leurs effets sur la capacité du moustique à transmettre le virus de la dengue.
Ce projet est financé par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) et est mené en collaboration avec l’Institut Pasteur à Paris, l’Université de la Nouvelle-Calédonie et l’Université de Monash à Melbourne.
Pour mettre en œuvre ce projet des moustiques Aedes aegypti porteurs ou non de la bactérie Wolbachia seront collectés. Le microbiote des moustiques sera ensuite séquencé pour mesurer si la présence de Wolbachia modifie ou non sa composition et puis évaluer la capacité des moustiques Aedes aegypti infectés ou non par Wolbachia à transmettre le virus de la dengue.

Projet GEDIPOP

L’Institut Pasteur va prochainement mener une étude sur les déterminants génétiques de la réponse de la population de Nouvelle-Calédonie aux virus (GEDIPOP). Cette recherche a pour but d’étudier la diversité des réponses immunitaires aux maladies infectieuses qui affectent la population de Nouvelle Calédonie.

La population de Nouvelle-Calédonie est ou a été exposée à de nombreuses maladies dues à des virus, comme la dengue. De plus, la Nouvelle-Calédonie est riche de sa grande diversité communautaire (Mélanésiens, Polynésiens, Européens et autres communautés). Les communautés de Nouvelle-Calédonie peuvent répondre différemment aux maladies, notamment infectieuses. Les liens entre la diversité génétique de la population et la réponse immunitaire aux infections sont méconnus. Il est possible que des particularités génétiques façonnent la réponse aux pathogènes, dont les virus, contribuant ainsi en partie à une plus grande susceptibilité ou résistance à certaines maladies.

L’objectif de l’étude GEDIPOP est donc d’identifier les déterminants génétiques de la réponse immunitaire aux pathogènes, et notamment au virus de la dengue chez des individus d’origine Mélanésienne et Européenne.

Pour atteindre l’objectif de l’étude, il est nécessaire de recruter des adultes majeurs, en bonne santé, se déclarant appartenir à la communauté Mélanésienne ou Européenne.

Cette étude nécessite le recueil de sang et de salive ainsi que de données de santé.

Le recueil de ces échantillons permettra d’accéder :

  • aux cellules impliquées dans la réponse immunitaire. Après stimulation de ces cellules par le virus de la dengue ou d’autres pathogènes au laboratoire, nous étudierons les molécules qu’elles produisent en réponse à ces pathogènes
  • aux marqueurs génétiques présents dans l’ADN qui régulent la réponse immunitaire aux infections. L’ADN est la carte d’identité complète de l’ensemble de vos cellules comprenant toute l’information nécessaire à la fabrication d’un organisme vivant.
  • à la composition de la flore de la bouche, qui peut moduler l’activation de votre système immunitaire.
  • aux traces d’infections passées par les virus, notamment le virus de la dengue et le cytomégalovirus, qui peuvent également moduler la réponse immunitaire

Les participants aux projets STEPS-Baromètre Santé Adulte 2021-2022 et COVCAL (réponse immunitaire de la population de Nouvelle-Calédonie à la vaccination COVID-19) sont susceptibles d’être contactés à nouveau pour participer à cette étude.

Vous pouvez à tout moment vous opposer à l’utilisation de vos données personnelles pour cette nouvelle étude en contactant :

Vous trouverez ici :

  • un flyer vous invitant à participer à l’étude
  • la notice d’information didactique
  • la note d’information complète de l’étude

Rendu des résultats du baromètre santé adulte

Le baromètre santé adulte est une enquête de grande échelle menée par l’Agence sanitaire et sociale de Nouvelle-Calédonie (ASS-NC). L’IPNC a participé à l’étude 2021-2022.

L’objectif initial de la participation de l’IPNC au baromètre santé adulte était de déterminer à quelles arboviroses ont été exposées les Calédoniens et en quelles proportions. Sur les 1800 logements visités dans le cadre de cette étude, 750 prises de sang ont été effectuées chez des Calédoniens de 18 à 64 ans sur l’ensemble du territoire, îles comprises. « Cela permet d’avoir une bonne estimation à l’échelle de la Nouvelle-Calédonie en incluant les trois Provinces », précise Myrielle Dupont-Rouzeyrol, responsable de l’unité de recherche et d’expertise dengue et arboviroses, en charge de cette enquête de séroprévalence.

 

Arboviroses
Ainsi, 55% des adultes calédoniens testés ont déjà rencontré au moins une fois la dengue au cours de leur vie et présentent des anticorps résiduels. « Ce niveau est plutôt faible, en Polynésie française, par exemple, le pourcentage est plus proche de 80% », précise Myrielle Dupont-Rouzeyrol. Pour les autres arboviroses, l’immunité est nettement plus faible ; elle est inférieure à 10%. Il existe ainsi une certaine vulnérabilité à ces infections transmises par les moustiques. Ces résultats vont permettre d’ajuster les mesures de prévention de santé publique pour réduire le risque de transmission vectorielle. C’est la toute première fois que ces pourcentages sont calculés et présentés en Nouvelle-Calédonie.

Covid-19
L’étude, débutée en août 2021, devait se concentrer sur les arbovirus. Or, l’arrivée du Covid-19 sur le territoire a modifié cet objectif initial. Un dépistage des anticorps de la Covid-19 a ainsi été ajouté afin d’obtenir une photographie à un instant t du pourcentage de Calédoniens exposés au virus. Au 31 juillet 2022, 81% des personnes testées présentaient des anticorps issus de la vaccination et/ou d’une infection naturelle. « On peut noter que 40% des individus avaient fait une infection récente ; ce qui permet d’estimer la circulation du virus à cette date, en pleine vague Omicron. » Les anticorps de la Covid-19 diminuant progressivement dans le temps en l’absence de stimulation, l’immunité devrait être plus faible aujourd’hui.

Projet dupliqué au Vanuatu
Cette même étude est également menée au Vanuatu depuis octobre 2022. Cette enquête de grande ampleur compte plus de 1000 participants de 5 à 85 ans et évalue l’immunité contre diverses maladies infectieuses dans la population du Vanuatu. Les dernières inclusions ont été effectuées en mai ; Myrielle Dupont-Rouzeyrol espère des résultats d’ici la fin de l’année. 

Cooperation avec le Vanuatu 2019

Expertise Pacifique pour la Surveillance des Arbovirus

Financement : OMS, CPS

Le personnel de l’URE-DA a été déployé au Vanuatu à l’occasion des Mini-Jeux du Pacifique fin 2017 et aux Samoa à l’occasion des Jeux du Pacifique en 2019, afin d’apporter son soutien à la surveillance de la circulation des arbovirus au cours de ces événements. L’unité reçoit également des sérobuvards du Vanuatu, de Fidji et Tuvalu pour confirmation diagnostique et typage des souches de dengue. Dans ce contexte, l’unité réalise des études phylogénétiques sur les souches de dengue circulant dans la région.