URE-EM : Recherches en cours

World Mosquito Program

Lutter contre la transmission du virus

Face aux limites d’efficacité des techniques de lutte conventionnelle et à l’augmentation de la résistance d’Aedes aegypti au seul insecticide utilisable en Nouvelle-Calédonie, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et la mairie de Noumea, en partenariat avec l’Université de Monash (Australie) et de l’IPNC, ont choisi de se tourner vers une stratégie innovante pour lutter contre les maladies à transmission vectorielle, qui consiste en l’utilisation d’une bactérie symbiotique nommée Wolbachia. Cette bactérie est naturellement présente chez un très grand nombre d’insectes, mais pas chez Aedes aegypti. Lorsqu’elle est introduite chez ce dernier, elle limite la réplication des virus et donc la capacité des moustiques à les transmettre.

Le but de cette stratégie n’est donc pas de lutter contre le moustique, mais de bloquer le cycle de réplication chez Aedes aegypti et ainsi interrompre la transmission. Cette stratégie présente l’avantage d’engendrer peu de pression de sélection sur les populations d’Aedes aegypti, ce qui devrait prolonger l’efficacité de la technique dans le temps. Le projet, dénommé World Mosquito Program (WMP) a débuté en 2019 à Nouméa et s’est poursuivi jusqu’en 2021 avec l’appui complémentaire de l’Etat et de la Province Sud. Dans le cadre de ce programme, l’IPNC a généré et validé la souche d’Aedes aegypti porteuse de Wolbachia (Pocquet et al., 2021), en a assuré la production en masse et a suivi l’installation de la bactérie au sein des populations de moustiques de terrain. Le déploiement de cette stratégie à Nouméa s’est achevé en 2021 sur un résultat prometteur, avec plus de 75% des moustiques porteurs de Wolbachia.

L’IPNC poursuit son engagement aux côtés de l’équipe du WMP Nouvelle-Calédonie, d’une part pour le suivi à long terme de l’efficacité de la stratégie à Nouméa, mais également dans l’extension du programme sur les communes de Dumbéa et du Mont Dore en 2022.

 

Le projet INFRAVEC 2

L’URE-EM poursuit son implication dans le projet INFRAVEC 2 (Research Infrastructure Program on insect vectors of human and animal disease), avec notamment la création d’une souche de référence d’Aedes aegypti dont le microbiote a été caractérisé, ainsi qu’avec une collaboration avec l’Institut Pasteur Paris qui a permis de prouver la compétence des Aedes aegypti de Nouvelle-Calédonie pour le virus de la fièvre jaune (Lataillade et al., 2020).

 

Lien : https://infravec2.eu/