Groupe d’Épidémiologie Médicale (GEM)

Créé en octobre 2024, le nouveau Groupe d’Épidémiologie Médicale (GEM) a pour objectif de développer des projets de recherche répondant aux problématiques majeures de santé publique en Nouvelle-Calédonie et dans la région Pacifique.

Les priorités stratégiques du GEM sont de mener des études apportant des informations essentielles pour la santé des populations, de renforcer les collaborations locales et internationales, de participer activement aux activités d’épidémiologie dans le territoire et la région.

Les premiers axes de travail sont :

A. la Leptospirose et les Fièvres aiguës en Nouvelle Calédonie (projet NIHFI)

L’une des premières études à laquelle collabore le GEM est consacrée à la leptospirose et aux fièvres aiguës en Nouvelle-Calédonie. Ce projet, financé par les National Institutes of Health (NIH, USA), est mené en collaboration avec les autres unités de l’IPNC, sous la direction de Frederic Veyrier. L’étude fait partie d’un projet multicentrique international qui inclut des partenaires de diverses institutions (Duke University, University of California-Los Angeles, INRS…).
L’objectif principal de cette étude est d’identifier des biomarqueurs qui permettront d’améliorer à la fois le diagnostic et le pronostic de la leptospirose. Un second objectif de l’étude est de réaliser un état des lieux des diagnostics différentiels pour les patients présentant une symptomatologie similaire à celle de la leptospirose. Ce travail vise à fournir des outils diagnostiques plus précis et à améliorer la prise en charge des patients.

B. le Rhumatisme Articulaire aigu et Cardiopathie rhumatismale chronique

Le rhumatisme articulaire aigu (RAA) et la cardiopathie rhumatismale chronique (CRC) représentent des problèmes de santé publique importants en Nouvelle-Calédonie et dans l’ensemble du Pacifique. Le GEM prépare actuellement un projet visant à étudier cette pathologie sous différents angles : épidémiologique, bactériologique, immunologique, génétique, ainsi qu’en sciences humaines et sociales sans oublier l’impact de cette pathologie en économie de la santé. Ce projet est préparé, en collaboration avec les acteurs de santé et les pouvoirs publiques, pour permettre d’adapter la prévention, le diagnostic et la prise en charge des patients (Protocole de l’Agence Sanitaire et Sociale de la Nouvelle-Calédonie) :

Rapport RAA et CRC 2025

C. Microbiote, obésité et diabète de type 2

L’ obésité et le diabète de type 2 sont des défis de santé publique majeurs en Nouvelle-Calédonie et dans la région. Un projet de recherche est actuellement en préparation pour mieux comprendre les facteurs contribuant à ces maladies. L’objectif du GEM est de proposé un projet visant à étudier l’obésité et le diabète sous différentes composantes, afin d’apporter des éléments de réponse, utiles aux politiques de santé publiques et aux actions de prévention et de prise en charge.

Résultats de l’étude sur la génétique familiale de la goutte à Lifou (projet G-NOMIC)

Cette étude visait à identifier des variants génétiques impliqués dans le développement de la goutte en Nouvelle-Calédonie en collaboration avec l’Université de Strasbourg. En effet, la Nouvelle-Calédonie est aussi impactée par des maladies non transmissibles (MNT) en lien avec des facteurs métaboliques telles que l’obésité, le diabète et la goutte. Cette dernière est une atteinte inflammatoire articulaire à forte prévalence sur le territoire avec des formes précoces et sévères décrites cliniquement.

Une étude menée en 2014 montre qu’en Nouvelle-Calédonie, la goutte touche 3,3% des 18-60 ans et 29% des admissions aux urgences pour une polyarthralgie aigue concernent des patients goutteux (Bardin et al., 2022, Joint Bone Spine, 89(2) :105286). Du fait du caractère très inhabituel des gouttes juvéniles et féminines notamment dans plusieurs familles de Lifou, une première enquête génétique a précédemment été menée utilisant une approche de séquençage d’exomes et les résultats ont montré qu’un variant très rare du gène de la Lactate Déshydrogénase-D (LDH-D) est probablement en cause (Bardin et al., 2022, Ann. Rheum. Dis., 81(suppl.1):911). Le BIONA a par la suite participé à l’étude immunogénétique G-NOMIC de la goutte porté par l’Université de Strasbourg, qui a cherché à identifier de nouveaux variants génétiques impliqués dans cette maladie par une approche de séquençage d’exomes dans des cas familiaux. Les résultats de l’étude ont récemment été publiés dans le journal Rheumatology and Autoimmunity (sous presse). Les membres malades de la goutte et des membres sains au sein des mêmes familles ont été sélectionnés à Lifou. Les ADN génomiques issus de 2 familles sélectionnées ont été analysés par séquençage de l’exome total (WES) ou du panel de gènes spécifiques de la goutte. Les résultats, bien qu’ils ne permettent pas l’identification formelle des variantes responsables de la pathogenèse héréditaire de la goutte, ont conduit à la production d’une liste de 35 gènes potentiellement impliqués dans le déclenchement et/ou le développement de la maladie. De façon intéressante, aucun lien évident de ces gènes avec une maladie inflammatoire ou une hyperuricémie n’a été établi jusqu’à présent. Parmi ceux-ci, NEIL2, codant pour une ADN glycosylase impliquée dans la réparation de l’ADN et dont la délétion améliore l’inflammation induite par le LPS, et TNFRSF1A, qui code pour un membre de la superfamille des récepteurs de TNF, apparaissent comme des candidats plausibles méritant d’autres explorations via des essais de transfection cellulaire et des modèles animaux. A termes, la stratégie de séquençage WES pourrait permettre de découvrir des variants dont l’identification favoriserait une meilleure prise en charge des individus à risque de développer la goutte, et pour lesquels les thérapies d’abaissement d’acide urique, impliqué dans le développement de cette pathologie, devraient être initiées avant tout déclenchement ou une détérioration de la santé induite par des épisodes répétés de crises de goutte.

Etudes cliniques / informations aux donneurs

Afin de découvrir de nouvelles molécules bioactives, l’IPNC et le groupe du BIONA mènent des recherches nécessitant l’utilisation de prélèvements de sang. Ces prélèvements proviennent de volontaires qui ont accepté de participer à la recherche. Vous trouverez ici les résultats obtenus lors de ces études. Pour tout renseignement complémentaire, veuillez nous contacter à l’adresse suivante : ipnc-etudeclinique@pasteur.fr

PROJET G-NOMIC

Lors de l’enquête Baromètre Santé effectué en 2015 par l’Agence Sanitaire et Sociale de Nouvelle-Calédonie (ASS-NC), la prévalence globale de la goutte a été estimée à 3,3 % des sujets de 19 à 60 ans (contre 0,9 % en France). La prévalence augmente avec l’âge et varie selon le sexe et la communauté d’appartenance déclarée.

En Nouvelle-Calédonie, les médecins insistent également sur la fréquence des formes sévères observées sur le territoire. Il s’agit donc d’un problème de santé publique majeur, d’autant plus important que des études récentes (sur des populations suédoises et américaines) montrent que les malades souffrant de goutte ont une espérance de vie diminuée par des atteintes cardiaques, rénales ou des surinfections microbiennes.

L’implication de facteurs génétiques métaboliques ou immunitaires a précédemment été mis en évidence dans leur développement. Dans le cadre d’un programme de recherche collaboratif entre l’ISERM UMR_1109 à l’Université de Strasbourg, l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie et le dispensaire de Wé à Lifou, l’objectif de cette étude G-NOMIC a été d’investiguer des variants génétiques connus ou nouveaux au sein des populations néo-calédoniennes par une approche d’analyse génétique d’exome sur des cas familiaux de goutte.

Le Dr Ducrot, qui exerçait précédemment à Lifou, a notamment identifié des familles ayant plusieurs membres atteints de la goutte. Le caractère très inhabituel de ces gouttes juvéniles féminines l’a amené à réaliser une première enquête génétique en collaboration avec le Prof. Thomas Bardin, rhumatologue à l’hôpital Lariboisière. Ce travail utilisant une approche de séquençage d’exomes a montré qu’un variant très rare du gène de la Lactate Déshydrogénase-D (LDHD) est probablement en cause. Le Dr Ducrot a également identifié d’autres familles présentant des gouttes vraisemblablement d’origine familiale.

Etant donné la situation insulaire des populations néo-calédoniennes, il est possible que d’autres variants puissent ainsi être identifiés par une approche de séquençage d’exomes.  Au cours de l’étude G-NOMIC, une approche génétique des cas indexes et des membres de leur famille a mené à l’identification de nouveaux potentiellement gènes impliqués dans les mécanismes d’inflammation arthralgique de la goutte ouvrant des perspectives pour une meilleure connaissance de la pathophysiologie de cette maladie.

 En outre, l’identification de variants pathogènes pourrait dans le futur permettre une identification précoce des individus à risque et sans doute, conduire à des stratégies de prévention (via l’alimentation par exemple).

Les résultats de cette étude ont fait l’objet d’une restitution par le Pr Philippe GEORGEL (Université de Strasbourg, en mission à l’IPNC du 08 au 19/12/2023) porteur de l’étude G-NOMIC auprès de la Direction de l’Action Communautaire et de l’Action Sanitaire (DACAS) à Wé, Lifou, et ont suscité de nombreux échanges avec la DACAS. Les résultats seront prochainement valorisés sous le forme d’une publication scientifique.

CLÔTUREE – OFFRE DE STAGE Master 2 à partir de JANVIER 2024

L’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie (IPNC) propose un stage de Master 2ème année d’une durée de 6 mois à compter de janvier ou février 2024 sous la supervision de la responsable du Groupe BIOactivités des Substances NAturelles et Dérivés (BIONA).

L’objectif du stage sera d’étudier l’activité anti-inflammatoire de substances naturelles issues de micro-organismes marins dans le cadre du programme ANR CHARM «CHARacterization of natural products bioactivités in New Caledonian Marine microorganisms (CHARM) ».

OFFRE CLÔTUREE

 

CLÔTUREE – OFFRE DE STAGE Master 2 à partir de JANVIER 2024

L’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie (IPNC) propose un stage de Master 2ème année d’une durée de 6 mois à compter de janvier ou février 2024 sous la supervision de la responsable du Groupe BIOactivités des Substances NAturelles et Dérivés (BIONA). L’objectif du stage sera d’étudier l’activité antibiotique de substances naturelles issues de micro-organismes marins dans le cadre du programme ANR CHARM « CHARacterization of natural products bioactivités in New Caledonian Marine microorganisms (CHARM) » en partenariat avec la start-up locale BIOTECAL.