Le MALDI-TOF MS, un outil prometteur pour la surveillance internationale des moustiques vecteurs d’arbovirus

Face à la mondialisation, les aires de répartition des moustiques connus pour transmettre le virus de la dengue augmentent, ce qui souligne la nécessité de détecter rapidement les espèces vectrices introduites et de prévenir leur établissement dans de nouvelles zones.

Pour les identifier, des scientifiques du réseau des instituts Pasteur ont évalué l’utilisation d’une nouvelle méthode : la spectrométrie de masse de type « Matrix-Assisted Laser Desorption Ionization Time-Of-Flight Mass Spectrometry », dite MALDI-TOF MS. 

Des moustiques prélevés sur le terrain, appartenant à 8 espèces et provenant de 6 pays du Pacifique, d’Asie et de Madagascar, ont été inclus dans cette étude réalisée par l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie, en collaboration avec l’Institut Pasteur du Cambodge, l’Institut Pasteur du Laos et l’Institut Pasteur de Madagascar.

Cette étude a montré que le MALDI-TOF MS, qui génère des spectres protéiques spécifiques à chaque espèce, est un outil prometteur. Il pourrait ainsi être utilisé pour une surveillance internationale des moustiques vecteurs d’arbovirus. Cette technique est apparue aussi efficace que la méthode du séquençage de l’ADN. En effet, dans la majeure partie des cas, une identification exacte de l’espèce a été obtenue pour les moustiques testés, même pour les espèces morphologiquement et phylogénétiquement proches.

Les résultats ont fait l’objet d’un article publié en octobre 2022 dans la revue Plos One : https://doi.org/10.1371/journal.pone.0276488

Plus d’informations sur : https://pasteur-network.org/news/actualites/maldi-tof-ms-un-outil-de-surveillance-internationale-des-moustiques-vecteurs/

L’IPNC vous souhaite une bonne année 2023

Toute l’équipe de l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie vous souhaite une très bonne année 2023 et vous présente ses vœux de bonheur, santé et réussite !

Ce début d’année est l’occasion de revenir sur quelques événements marquants qui se sont déroulés en 2022.

Parmi les projets portés par les équipes de recherche de l’IPNC, signalons le projet ANR CHARM portant sur la recherche de molécules innovantes issues de la biodiversité marine comme potentielles sources de nouvelles molécules dans le secteur des antibiotiques et immunomodulateurs.
La détection de leptospires dans certaines roussettes de Nouvelle-Calédonie a fait l’objet d’une publication : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35730517/
Le projet SARM-Pac a identifié les mécanismes d’acquisition de résistance aux antibiotiques des staphylocoques en Nouvelle-Calédonie et fait l’objet d’un article scientifique publié dans la revue internationale
Journal of Global Antimicrobial Resistance.
Le projet PIANO a  étudié la réponse immunitaire  au sein de la population calédoniennes face à la circulation de certains virus.
Enfin, le projet Résistance, réalisé en collaboration avec la DASS-NC, a étudié les niveaux de résistance aux insecticides des moustiques en Nouvelle-Calédonie.

L’ensemble des membres de l’IPNC tient également à féliciter deux de ses doctorant-e-s : Malia Lasalo, qui a reçu le prix de la meilleure présentation décerné aux doctorants en première année de thèse aux Doctoriales 2022, et Grégoire Davignon, lauréat du prix d’excellence de la province Sud.

Les équipes de recherche de l’IPNC étaient également présentes à différentes conférences scientifiques internationales pour présenter leurs travaux telles que la 12ème édition de la conférence de l’International Leptospirosis Society, à Bangkok, le colloque scientifique d’Arbo-France, à Paris, la conférence Vectopole Sud, à Montpellier, et la Gordon Research Conférence sur les Spirochètes, aux États-Unis.

Les coopérations internationales ont été nombreuses cette année. L’IPNC a accueilli récemment en formation plusieurs scientifiques du Fidji CDC avec le soutien de la Communauté du Pacifique.
Le Dr Dupont-Rouzeyrol
de l’IPNC s’est rendue à Port-Vila dans le cadre d’un projet visant à préciser l’immunité de la population du Vanuatu contre différentes maladies infectieuses.
Un scientifique de l’Institut Pasteur du Cambodge a été accueilli en séjour scientifique dans l’Unité des Leptospiroses de l’IPNC dans le cadre du projet FSPI Wat-Health.
Plusieurs personnalités politiques et ambassadeurs de la région ont également visité les locaux de l’IPNC et échangé sur les perspectives de coopération.

Dans le cadre des coopérations scientifiques avec la France métropolitaine, signalons l’accueil en 2022 de Julie Reveillaud et Jordan Tutagata de l’INRAE de Montpellier pour une mission de recherche sur les moustiques du genre Culex et de Catherine Werts, de l’Institut Pasteur à Paris, dont les récents travaux mettent en évidence différents mécanismes inédits utilisés par les souches virulentes de Leptospira interrogans pour limiter l’inflammation et contourner l’immunité innée.

Après le succès du World Mosquito Program à Nouméa, le programme de lutte contre la dengue, dont l’IPNC est l’un des collaborateurs actifs aux côtés de la DASS-NC, l’Université de Monash et des municipalités concernées, s’est étendu à Dumbéa et au Mont-Dore.

En 2022, les scientifiques de l’IPNC ont participé à plusieurs événements de communication auprès du grand public tels que la conférence C’Nature dédiée aux moustiques, l’événement de la Nuit de la Science ou la soirée « Voyage musical et scientifique dans les films animés de H. Miyazaki ».

En août 2022, le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et l’ Institut Pasteur ont signé le nouvel avenant à la convention de partenariat pour la poursuite des missions de l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie.

Coopération de l’ IPNC avec le Fidji-CDC

L’IPNC a accueilli durant 2 semaines, deux scientifiques du Fidji -CDC, Shalini Singh et Shanon Prasad, dans le cadre d’une action de renforcement des capacités d’identification de la leptospirose.

Cette formation s’inscrit dans le cadre du projet « OH Lepto » soutenu par le Fonds Pacifique (https://cooperation-regionale.gouv.nc/fr/la-cooperation-dans-le-pacifique/le-fonds-pacifique) en étroite collaboration avec la Communauté du Pacifique (CPS https://www.spc.int/fr). Ce projet vise notamment à mettre en place une approche « One Health » pour mieux détecter et contrôler la leptospirose à Fiji.  Cette formation au test de micro-agglutination (MAT), permettra de caractériser les souches infectantes responsables des cas de leptospiroses humaine ou animale à des fins de surveillance et compréhension épidémiologique .

La mise en place de ce projet, promouvant une approche plurisectorielle de cette zoonose majeure permettra de mieux connaître la circulation de la leptospirose entre les réservoirs animaux et les humains exposés à un environnement commun.